Près de la moitié de la population de Mongolie, soit 1,5 millions d'habitants, vit à Oulan- Bator, dont la majorité dans d'insalubres bidonvilles poisseux parsemés autour de la capitale, sans eau courante ni électricité.
Il ne fait pas bon vivre lorsque l'on quitte le silence des plaines.
Le réchauffement climatique accentue un peu plus chaque année les gerçures de pans entiers de désert. En 2017, les affres de l'hiver furent suivi d'une période de sécheresse qui décimèrent près de 40 000 animaux d'élevage. Pour les nomades mongoles, la perte de leur cheptel est la disparition de tout l'or du monde. La ville engloutie tout comme un siphon et dépeuple le désert.
Au début des années 90, seulement 27% de la population vivait dans la capitale. Aujourd'hui, près de 50% des Mongols vivent à Oulan-Bator.
Selon la Banque asiatique de développement, ce sont environ 40 000 personnes chaque année qui s'installent en ville, abandonnant le désert pour le voisinage lugubre des tours de la capitale qui font partir tout le bleu du ciel en fumée.
Tant et aussi longtemps qu'il restera des nomades sur cette Terre, rien ne sera complètement perdu.
Mais pour combien de temps ?
Reportage réalisé dans province de Uvurkhangai Aimag (Mongolie) en décembre 2018.